Quelle est la différence entre la sensibilité au gluten, la maladie cœliaque et l’allergie au blé ?

Quelle est la différence entre l'intolérance au gluten, la maladie cœliaque et l'allergie au blé ?

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Depuis quelques années, la mode est au sans gluten ! Mais cette montée de popularité des aliments sans gluten dans les magasins et la généralisation des options sans gluten dans les restaurants ont créé une vraie confusion qui règne entre la maladie cœliaque, la sensibilité au gluten, et l’allergie au blé. La suite de cet article vous explique la différence entre ces trois troubles.

Table des matières

Qu’est-ce que l’allergie au blé ?

L’allergie au blé correspond à une réaction anormale des défenses immunitaires aux protéines du blé que le corps va reconnaître comme « étranger ». Elle met en jeu des anticorps spécifiques appelés immunoglobulines E. Les facteurs de risque comprennent des antécédents familiaux d’allergies, d’asthme ou d’eczéma. 

Une allergie au blé provoque les mêmes symptômes que d’autres allergies alimentaires, tels que de l’urticaire, des éternuements, des maux de tête et, dans le pire des cas, une anaphylaxie qui peut être mortelle. Cela dit, les nausées, la diarrhée et les maux d’estomac sont également fréquents chez les patients intolérants au gluten. Un allergologue peut aider à établir le bon diagnostic. Pour la traiter, vous éviterez les aliments qui contiennent du blé.

Qu’est-ce que la maladie cœliaque ?

Lorsqu’une personne est atteinte de la maladie cœliaque, elle réagit de façon permanente à un groupe de protéines présentes dans le blé, le seigle et l’orge, appelé gluten. Dès lors que le gluten traverse la barrière intestinale, l’organisme produit des anticorps (immunoglobulines A anti-glutaminases) en réaction à l’indigestion au gluten, mais également des facteurs d’inflammation qui se dirigent vers la paroi intestinale et l’endommagent. S’ensuit une malabsorption de nutriments, en particulier du fer, du calcium et de l’acide folique. À cause de ces carences, les personnes atteintes de la maladie cœliaque sont plus exposées au risque d’anémie, d’ostéoporose, de stérilité, de problèmes de foie, de vésicule biliaire ou de pancréas.

Environ 80% des personnes atteintes de la maladie cœliaque ne sont pas ou sont mal diagnostiquées. Cela s’explique en grande partie par le fait que les signes et les symptômes peuvent varier considérablement. Ils se répartissent en deux catégories, appelées symptômes intestinaux et symptômes extra-intestinaux.

  • Les symptômes intestinaux comprennent la diarrhée chronique ou la constipation, les douleurs abdominales, les ballonnements et la prise ou la perte de poids.
  • Les symptômes extra-intestinaux sont ceux qui semblent sans rapport avec votre système digestif, comme les douleurs articulaires, les difficultés de concentration, la fatigue, les crampes musculaires, l’anémie inexpliquée et les problèmes de fertilité chez les femmes.

Ces symptômes, ainsi que des antécédents personnels de troubles auto-immuns ou des antécédents familiaux de maladie cœliaque ou auto-immune, devraient indiquer à votre médecin que la maladie cœliaque est possible et que vous devriez être testé. Le dépistage comprend la mesure des taux d’anticorps IgA1dans le sang, et de la transglutaminase tissulaire. N’arrêtez pas le gluten avant d’effectuer le test sous risque d’obtenir un faux résultat.

Si vous êtes atteint de la maladie cœliaque, le seul traitement disponible à l’heure actuelle est un régime strict et permanent sans gluten. Vous éviterez les aliments comme :

  • le pain traditionnel ;
  • les pâtes ;
  • les biscuits ;
  • les craquelins et autres aliments transformés ;
  • les produits qui peuvent contenir des sources de gluten, comme certains compléments alimentaires.

Qu’est-ce que la sensibilité au gluten ?

Il s’agit de patients qui n’ont pas d’allergie au gluten ou au blé, ni la maladie cœliaque. Les tests ne montreront pas que vous produisez des anticorps ou que vous avez une inflammation dans votre intestin grêle. Pourtant, les symptômes peuvent être très similaires, à savoir :

  • des ballonnements ;
  • des gaz ;
  • des douleurs abdominales ;
  • des changements dans les selles, fluctuant de la diarrhée à la constipation ;
  • des douleurs articulaires et des crampes musculaires. 

Ces symptômes sont également similaires à ceux que connaissent les personnes atteintes du syndrome du côlon irritable (SCI).

Pour en savoir plus sur le syndrome du côlon irritable, découvrez notre article dédié à ce sujet : Qu’est-ce que le syndrome de l’intestin irritable ?

Pour contrôler vos symptômes, évitez le gluten. Pour cela, faites-vous aider par un professionnel de santé agréé. Les patients qui ne consomment pas de gluten ou qui suivent un régime alimentaire modifié à faible teneur en gluten peuvent rencontrer des carences en vitamines et minéraux, comme les vitamines B et le fer. Un diététicien agréé peut s’assurer que vous obtenez les nutriments dont vous avez besoin. Un diététicien peut également vous aider à réévaluer votre sensibilité au gluten pour voir si vous pouvez introduire une certaine quantité d’aliments contenant du gluten.

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Les personnes sans allergie ni intolérance devraient-elles aussi éliminer le gluten de leur alimentation ?

Un certain sous-ensemble de la population a éliminé le gluten de son alimentation, par phénomène de mode. Bien que cette tendance a permis la mise en place d’une réponse des marques alimentaires et des restaurants qui proposent désormais davantage d’options sans gluten, le grand public ne prend pas suffisamment au sérieux le besoin réel d’éviter le gluten chez les patients atteints de la maladie cœliaque, pour qui leur santé est en jeu. Par ailleurs, la promotion des régimes sans gluten auprès des personnes n’ayant pas de maladie cœliaque ni d’intolérance avérée ne doit pas être encouragée, car aucune étude ne prouve son innocuité chez les personnes saines. 

L’essentiel à retenir sur les affections liées au gluten

Si vous souffrez de symptômes que vous soupçonnez liés au gluten, continuez à vous alimenter normalement. Prenez rendez-vous avec votre médecin, décrivez vos symptômes et discutez de vos antécédents médicaux familiaux. Il peut être utile de conserver une liste des symptômes sur votre téléphone afin de ne pas en oublier. Demandez à votre médecin s’il est possible d’effectuer des tests appropriés. Par la suite, il sera essentiel de travailler avec un professionnel de santé agréé pour élaborer un plan de traitement qui vous conviendra au mieux.

Bibliographie, sources et études scientifiques

  1. Luca Elli, Federica Branchi, Carolina Tomba, Danilo Villalta, Lorenzo Norsa, Francesca Ferretti, Leda Roncoroni, and Maria Teresa Bardella – Diagnosis of gluten related disorders: Celiac disease, wheat allergy and non-celiac gluten sensitivity -PMID: 26109797 – World Journal of Gastroenterology. 2015
  2. Catalina Ortiz 1Romina Valenzuela 2Yalda Lucero A 2Celiac disease, non celiac gluten sensitivity and wheat allergy: comparison of 3 different diseases triggered by the same food – Rev Chil Pédiatr. – 2017
  3. Eirini Bathrellou 1Meropi D Kontogianni 2Demosthenes B Panagiotakos – Celiac disease and non-celiac gluten or wheat sensitivity and health in later life: A review –  Maturitas – Juin 2018

 

Prise en charge des pathologies digestives