Comment prendre en charge le syndrome de l’intestin irritable orienté constipation (SII-C) ?

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Le syndrome du côlon irritable avec constipation (SCI-C) est un trouble gastro-intestinal chronique dont les symptômes se traduisent par des ballonnements, des douleurs abdominales et des selles peu fréquentes (moins de 3 fois par semaine) ou difficiles à évacuer. L'intestin irritable de type C peut être extrêmement inconfortable et interférer avec vos activités quotidiennes. Il n'existe pas d'approche unique pour traiter le syndrome de l'intestin irritable de type C. En général, une modification de l'alimentation et du mode de vie suffisent à rétablir des selles normales.

Table des matières

Qu’est-ce que l’intestin irritable à prédominance constipation (SII-C) ?

Le syndrome de l’intestin irritable  à prédominance constipation (SII-C) est un sous-type de côlon irritable. D’autres classes incluent le côlon irritable avec diarrhée (SII-D), et celui avec alternance de diarrhée et de constipation (SII-M). Ce qui différencie le SII-C de la constipation chronique ou d’autres pathologies intestinales, c’est qu’il provoque des ballonnements et des douleurs importantes, mais en aucun cas de selles sanglantes ou de perte de poids involontaire.

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*Diagnostic officiel de la Rome Foundation (Les classifications Rome IV)

Quels sont les symptômes du côlon irritable de type constipation ?

Les symptômes les plus courants sont :

  • Des ballonnements douloureux ; 
  • Des flatulences excessives ;
  • Des selles peu fréquentes (trois ou moins par semaine), dures ou grumeleuses ;
  • Le sentiment d’une défécation incomplète.

Quelles sont les recommandations pour diminuer ces symptômes ?

Conseil 1 : consommer des aliments riches en fibres

Afin de régulariser l’état du transit, les fibres absorbées doivent résister à la fermentation ; ainsi, elles restent intactes et en nombres dans le côlon, et permettent d’augmenter considérablement la teneur en eau des selles. Pour les personnes atteintes du côlon irritable, le choix du type de fibres est très important.

Il en existe 2 types :

  • les fibres solubles : ces fibres sont solubles dans l’eau. Elles regroupent les fibres à haute viscosité (tels que le psyllium ou la gomme de guar), et celles à faible viscosité (tels que l’inuline, les fructo-oligosaccharides et la dextrine de blé). Lorsqu’elles entrent en contact avec les liquides, les fibres à haute viscosité facilitent le transit du bol alimentaire le long du tube digestif.
  • les fibres insolubles : les fibres insolubles (tels que le son de blé, la lignine, la cellulose, l’hémicellulose) sont retrouvées dans l’enveloppe ou la peau des végétaux. Elles ne se dissolvent pas dans l’eau. En revanche, elles ont la faculté d’améliorer le transit intestinal par une action mécanique. Cependant, ces fibres agissent en irritant la muqueuse intestinale, stimulant la sécrétion d’eau et de mucus comme mécanisme de défense pour protéger de l’irritation. Leur effet irritant sur les muqueuses font des fibres insolubles un mauvais choix pour atténuer les symptômes du côlon irritable.

Dans le cas des patients atteints du syndrome de l’intestin irritable à tendance constipation, les fibres solubles à haute viscosité seraient le meilleur compromis car elles améliorent la forme et la quantité de selles sans irriter les parois de la muqueuse et sans action de fermentation (attention, certains aliments qui contiennent des fibres peuvent être riches en FODMAP). Parmi ces fibres, on retrouve par exemple l’avoine (sans gluten de préférence), l’aubergine, le psyllium, la banane et la patate douce (attention, ces aliments contiennent tout de même une quantité limitée de FODMAP). 

Le psyllium a particulièrement montré son efficacité dans la littérature scientifique. Initialement, une alimentation riche en fibres peut augmenter les gaz et les ballonnements, mais ces symptômes devraient diminuer en quelques semaines, à mesure que l’organisme s’adapte. Il est aussi recommandé de réduire la consommation de caféine, et de soda. 

Dans tous les cas, un(e) diététicien(e) peut vous aider à adopter ces bonnes mesures hygiéno-diététiques.

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Conseil 2 : faire de l’exercice régulièrement

Le manque d’exercice physique est un autre facteur aggravant la fréquence des symptômes liée à la constipation chronique. Il est recommandé de faire au moins 30 minutes d’exercice physique par jour.

Conseil 3 : s’hydrater suffisamment 

La déshydratation chronique peut entraîner une constipation. Il est recommandé de boire 1,5 à 2 litres d’eau par jour. Vous pouvez répartir 6 à 8 verres d’eau au cours de la journée, notamment pendant et après l’exercice. Les jus de fruits, les soupes et les tisanes sont également un bon moyen de s’hydrater, à condition de choisir des fruits et légumes conseillés pour le côlon irritable.

Conseil 4 : modérer les laxatifs

Une constipation sévère peut inciter certaines personnes à prendre des laxatifs, mais ces derniers doivent être utilisés avec prudence. La surconsommation de ce type de substance est associée à des effets indésirables sur les nerfs du côlon.

À savoir :

  • Si vous ressentez le besoin de défécation, n’ignorez pas cette impression. Allez rapidement à la selle.
  • En position assise, le sphincter qui entoure le rectum bloque la vidange intestinale. La défécation nécessite davantage d’effort avec des risques d’hémorroïdes ou encore de fissures anales. Une solution pour faciliter la vidange est de surélever les pieds en les posant sur un petit tabouret, de manière à adopter un angle de 35°.

Conclusion

Dans la majorité des cas, consommer des fibres, s’hydrater, faire de l’exercice et prendre le temps d’aller à la selle, suffisent à soulager la constipation. Les laxatifs et autres médicaments en vente libre ne sont pas conseillés sur le long terme. Si les modifications apportées au mode de vie ne donnent pas de résultats, consultez un médecin pour voir quels autres traitements peuvent être envisageables.

Bibliographie, sources et études scientifiques

  1. Irritable Bowel Syndrome (IBS) – NIDDK
  2. ewin T. H. Siah, MD, Reuben K. Wong, MD, and William E. Whitehead, PhD – Chronic Constipation and Constipation-Predominant IBS: Separate and Distinct Disorders or a Spectrum of Disease ? – PMID: 27231446 – Gastroenterol Hepatol (N Y). 2016 
  3. Fermín Mearin 1Constanza Ciriza 2Miguel Mínguez 3Enrique Rey 4Juan José Mascort 5Enrique Peña 6Pedro Cañones 7Javier Júdez Clinical Practice Guideline: Irritable bowel syndrome with constipation.PMID: 27230827 – Rev Esp Enferm Dig. 2016 
  4. Johnson W McRorie JrNicola M McKeownUnderstanding the Physics of Functional Fibers in the Gastrointestinal Tract: An Evidence-Based Approach to Resolving Enduring Misconceptions about Insoluble and Soluble Fiber. – PMID: 27863994 – J Acad Nutr Diet. 2017
  5. Magdy El-Salhy 1Synne Otterasen Ystad 2Tarek Mazzawi 3Doris Gundersen 4Dietary fiber in irritable bowel syndromePMID : 28731144 – Int J Mol Med. Septembre 2017 
Prise en charge des pathologies digestives